2006 - Famille, Média, Eucharistie…

Lettre Pastorale

Famille, Médias, Eucharistie…

 Au clergé, aux religieux et religieuses, aux laïcs de l'archidiocèse de Papeete 

À tous, paix et joie dans le Christ Jésus 

En 2005, le Saint père a donné un thème de réflexion et d'action à l'Eglise universelle en faisant de cette année-là une "année de l'eucharistie". Dans notre diocèse, il y a eu une bonne réponse à la proposition du Pape, des efforts sérieux ont été entrepris et les fruits sont incontestables. Ils sont particulièrement visibles dans le développement de l'adoration eucharistique en dehors de la messe. 

Mais, il n'y a pas de thème prévu pour 2006 et nous pouvons donc nous tourner vers des besoins spécifiques à notre diocèse. Justement, en septembre 2004, les évêques du Pacifique sont allés à Rome pour la visite "ad' limina". À cette occasion, la Congrégation pour l'évangélisation des peuples a demandé à chaque évêque de présenter un rapport détaillé sur son diocèse. Un peu plus tard, j'ai reçu la réaction de la Congrégation au rapport que je lui avais adressé. Cette congrégation me recommandait quelques priorités. 

Après avoir pris l'avis du Presbytérium, je propose ces quatre priorités au diocèse. Les voici :

1 ° La famille

2° Les médias 

3° L'œcuménisme 

4° Les prêtres et les vocations sacerdotales et religieuses 

Certains objecteront que ces quatre volets vont entraîner une dispersion des efforts, mais on peut aussi penser que si tous ne font pas le même effort, chacun de ces sous-thèmes motivera un nombre assez important de gens pour que des progrès soient accomplis dans ces quatre domaines. 

Voici les raisons qui, outre l'invitation de la Congrégation pour l'Évangélisation, justifient ce choix de priorités : 

 

1° La famille chrétienne

Elle est très agressée au plan international par des idées nouvelles. 

Il est beaucoup question de mariages homosexuels, mais la famille recomposée et la famille monoparentale sont aussi proposées comme alternatives à la famille classique. L'idée que le mariage ne peut être qu'une union temporaire, qu'il est normal de remettre en question en cours de parcours avec les changements apportés par les années, est aussi fort répandue. Nous savons bien que ces idées, véhiculées par les médias, ont aussi une influence en Polynésie où la famille est depuis longtemps fragile. 

Nous savons aussi ce que produit l'instabilité de la famille : des tensions, des souffrances, en particulier chez les enfants, se traduisant parfois chez eux par l'échec scolaire et la délinquance. Nous constatons aussi que la famille constitue la valeur phare des jeunes qui, suivant les cas, se félicitent d'avoir une famille où ils se sentent soutenus et aimés ou, au contraire, déplorent le naufrage de leur vie familiale. 

En face de ces agressions, nous ne devons pas nous lasser de rappeler la conception chrétienne du mariage, ni de proposer aux époux des moyens de les soutenir: préparation au mariage, retraites de couples et aussi un soutien psychologique avec peut-être des moyens nouveaux, comme les soirées "Elle et lui" qui sont apparues dans la mouvance des cours alpha. 

Il y a déjà dans notre Église des gens qui se soucient de la famille, en particulier des associations, comme l'Association familiale Catholique, l'Union des Femmes Catholiques ainsi que des communautés nouvelles, sans parler de ceux qui préparent les couples au mariage. Il est souhaitable que tous collaborent pendant cette année .

 

2° Médias

Dans le Pacifique, notre diocèse est plutôt en avance dans ce domaine, mais nous devons encore progresser. Il y a des efforts à faire pour que la presse écrite se développe malgré les difficultés rencontrées dans la distribution du courrier. Ce qui suppose notamment un contenu plus nourrissant sans que les revues cessent d'être faciles à lire. 

Radio Maria-no-te-Hau a beaucoup de succès, mais il faut soutenir et aider les responsables pour que le contenu des émissions soit plus riche et varié. Il faut aussi mieux utiliser les possibilités que nous offre la télévision d'Etat ou la télévision territoriale. 

 

3° Œcuménisme

Les différentes confessions chrétiennes dans lesquelles la population de la Polynésie se répartit présentent des différences doctrinales importantes ; ce qui pourrait décourager l'effort œcuménique. Mais elles ont aussi en commun des choses très importantes puisqu'elles se réfèrent toutes à la Bible. 

Par ailleurs, on peut observer chez les habitants de la Polynésie, audelà des clivages confessionnels, un réel désir de donner plus d'importance à ce qui rapproche qu'à ce qui divise. Du reste, il n'y a pas à imaginer de stratégie : l'unité que tous doivent désirer, c'est celle que Dieu veut et par les moyens qu'il choisira. Ce qui nous revient à nous, Chrétiens des différentes dénominations, c'est de prier pour l'unité, de rechercher la vérité, d'aimer et respecter nos frères séparés et de chercher à établir avec eux des relations amicales et cordiales et une collaboration dans tous les domaines où cela est possible. 

 

4° Vocations sacerdotales et religieuses

Nous pouvons constater tous les jours que, malgré des ordinations récentes assez nombreuses, nous sommes gravement en manque de prêtres. D'autre part, pour fonctionner correctement, notre grand séminaire a besoin qu'il y ait chaque année des entrées. Nous devons continuer nos efforts. Les prêtres, et particulièrement les jeunes prêtres, ont un rôle important à jouer dans l'éveil des vocations. Le témoignage de leur vie doit interpeller les jeunes et fortifier les fidèles dans leur désir d'avoir des prêtres locaux. Le temps accordé aux jeunes est aussi très important. 

Les prêtres doivent s'aider mutuellement à rester fidèles à leur vocation et à vivre leur ministère dans l'union au Christ et le zèle pour le service de Dieu et des hommes. Les fidèles doivent aider et soutenir leurs prêtres pour qu'ils soient de plus en plus des prêtres selon le cœur de Jésus. 

Nous avons aussi besoin de vocations religieuses. L'éventail des congrégations est plus large pour les vocations féminines, pour lesquelles les conditions semblent être plus favorables qu'il y a quelques années. 

L'accroissement des vocations passe par une sérieuse évangélisation de la jeunesse, une attention, un soutien accordés à tous ceux qui se sentent appelés.

 

Conclusion

Dans chacun de ces quatre domaines pastoraux, des comités diocésains devront se constituer pour définir les actions à entreprendre. Des mouvements tels que le Rosaire Vivant devront aussi réfléchir pour choisir la priorité qu'ils proposeront à leurs adhérents, sans toutefois s'opposer aux choix personnels que feront certains en fonction de leurs compétences et de leurs goûts. 

Je souhaite à tous de s'engager courageusement dans l'un ou l'autre de ces domaines pastoraux et qu'à travers les progrès qui seront accomplis dans chacune de ces quatre directions, ce soit l'ensemble de la vie chrétienne qui progresse. 

Donné à Papeete, le premier février 2006 

+ Hubert Coppenrath

Archevêque de Papeete 

 

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