2016 - Attentat de Nice - Homélie

Messe à la mémoire des victimes de l’attentat de Nice

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Extrait de l’homélie du R.P. Jean-Pierre COTTANCEAU

Papeete le 18 juillet 2016

Frères et sœurs, la violence a une fois de plus frappé des innocents : 84 adultes, jeunes et enfants. Ils étaient venus en famille, entre amis, pour fêter, se réjouir, et voici qu’en quelques instants, leur vie a été arrachée. D’autres familles sont plongées dans l’inquiétude et l’angoisse, ayant à déplorer un ou plusieurs blessés. Derrière toutes ces personnes, c’est la communauté humaine qui est blessée, menacée. La violence est en effet une force brutale qui tend à détruire la vie elle-même. Notre humanité, malgré ses avancées et ses progrès se voit ainsi toujours confrontée à la violence et à son cortège de souffrance et de mort. Face à cette situation, le reflexe est de trouver les responsables de cette violence, de chercher l’ennemi. La justice doit en effet avoir le dernier mot. Mais l’ennemi, celui à qui nous attribuons la violence peut être vaincue de deux manières : ou par une violence encore plus forte et plus puissante, et que l’on pourrait être tenté d’appeler la « vengeance » ou par l’amour, comme nous y invite le Christ Jésus. Mais accepter d’entrer dans cette dynamique de l’amour est encore un combat, une lutte. Et cette lutte commence en chacun de nous, car c’est en chacun de nous, dans notre cœur que commence cette violence, toujours prête à se manifester pour nous défendre ou défendre nos intérêts et nos points de vue. Cette lutte peut nous conduire aussi à nous tourner vers Dieu pour lui dire notre souffrance, lorsque nous devenons victimes de la violence et que notre souffrance est trop lourde à porter. Qu’il nous suffise de rappeler les mots que Jésus adresse à son Père alors que, victime lui-même de la violence des hommes, il meurt sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Pourtant, Jésus n’invite pas à la résignation, il invite au combat : il exige le pardon 70 fois 7 fois, il invite à aimer son ennemi et à prier pour ceux qui persécutent… Il résiste à la tentation de la violence. Il va jusqu’à guérir le soldat à qui Pierre avait tranché l’oreille au jardin de Gethsémanie. Il invite à résister à la violence par l’Esprit d’amour, seul capable d’obtenir la conversion du violent et la réconciliation entre lui et sa victime. Jésus ne se contente pas, face à la violence, d’un abandon passif entre les mains de Dieu, il fait violence au violent en lui pardonnant et en l’appelant à la conversion et à la réconciliation. Il nous rappelle enfin que c’est l’amour qui aura le dernier mot. Jésus est sorti vainqueur du tombeau, la vie a triomphé de la mort. Le jour viendra où cette victoire éclatera au grand jour, comme nous le rappelle l’évangile que nous venons d’entendre.

+ R.P. Jean Pierre COTTANCEAU

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