1863 - Lacroix

Le P. Magloire DOUMER

Dictionnaire des missions catholiques

 

par M. Lacroix

Volume 1 - 1863 – col.435-436

 

DOUMER (Le P. MAGLOIRE), Picpucien français du diocèse de Cahors, missionnaire en Océanie, évêque de Juliopolis et coadjuteur du vicaire apostolique de Taïti. – Ce religieux est parti de Bordeaux pour les îles de l’Océanie orientale, avec treize autres membres de sa congrégation, six prêtres et sept frères. Voici leurs noms : les PP. Lestrade, de Cahors ; Lebret, de Rennes ; Marchal, de Rouen ; Fréchou, d’Auch ; Boisiser, de Clermont, et Saury, de Mende. Les sept Frères étaient les FFr. Pratourcy, de Cahors ; Vigoureux, Treilles, Delfieu, de Rodez ; Duhuy, de Versailles ; Gourdelier, du Mans et Victorin, de Viviers (Ardèche).

C’est après environ sept ans d’apostolat parmi les sauvages de ces lointains archipels, que le P. Doumer a été élevé à l’épiscopat, lors de l’érection du nouveau vicariat apostolique de Taïti. Le P. Jaussen en fut chargé avec le titre d’évêque d’Axière, et le P. Doumer fut institué le même jour, 9 mai 1848, évêque de Juliopolis et son coadjuteur. – Le Cracas de Rome, pour 1851, lui donne les noms d’Antoine Doumer. Il pourrait se faire que l’évêque de Juliopolis fût un homonyme du P. Doumer, parti en 1841, car la congrégation de Picpus n’a pas fait publier dans les Annales de la Propagation de la foi, les départs de tous les missionnaires qu’elle a envoyés en Océanie ; cependant, je crois plutôt que c’est le même personnage et qu’il s’appelle Antoine-Magloire Doumer. Une circonstance peut contribuer à confirmer cette opinion, c’est que les quatorze Pères ou Frères, cités plus haut, sont tous uniformément désignés avec un seul prénom dans les Annales. – Le P. Jaussen, dont le P. Doumer est coadjuteur, est moins ancien que lui dans les missions ; il n’est parti qu’en 1845, avec plus de vingt autres Picpussiens. Du reste, ce sont des ouvriers qui travaillent dans le silence, car il n’a jamais été rien publié sur leur compte. On conçoit que la modestie chrétienne aime à réserver pour l’œil de Dieu seul les souffrances, les périls, les obstacles, les succès et les revers du ministère apostolique. Ce sentiment est honorable dans les missionnaires ; mais il est du devoir des supérieurs ecclésiastiques de ne pas tenir la lumière sous le boisseau, et d’édifier le monde chrétien par le spectacle de ces vertus, de le réjouir par la connaissance de ces beaux triomphes obtenus de nos jours parmi les peuples infidèles et sauvages. De pareils traits sont trop à l’honneur de l’Église pour être cachés ; cependant on garde là-dessus le profond silence : je ne peux pas croire que ce soit faute de moyens de publicité. Espérons du moins que chaque congrégation conserve précieusement les documents qui permettront de publier plus tard l’histoire de l’apostolat dans ces pays nouveaux.

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