Sœur Thérèse favorise un évêque missionnaire en pèlerinage sur sa tombe.
[293] 26 juillet 1912.
Je viens vous dire, ma Rde Mère, ce qui s'est passé mardi matin, sur la tombe de votre petite Thérèse, en faveur de Sa Grandeur Monseigneur Hermel, évêque de Casium, Vicaire Apostolique de Taiti. J'ai eu l'honneur de le conduire au cimetière et aux « Buissonnets » : c'est une nouvelle prévenance de votre petite sainte, une bénédiction de plus qui me vient d'elle.
Sur la tombe, il y avait des pèlerins de tous les âges et de toutes les conditions. Une jeune fille infirme et sa famille priaient avec ferveur. Quels instants bénis ! On était enveloppé dans une atmosphère de prière... Quelque chose de céleste planait sur tous !
[294] Monseigneur avait pris son chapelet et tandis que les grains glissaient dans ses doigts, il paraissait, du regard, explorer autour de lui. Il y avait, dans son expression, de la surprise et de l'attendrissement. Au retour du cimetière, pendant le trajet, Sa Grandeur me dit : « Je vous avoue que j'étais un peu prévenu contre les parfums de la petite sainte. Dans sa cellule, je me suis demandé si je les sentirais ? Il n'en a rien été ; mais tout à l'heure, sur sa tombe, il m'est venu comme un effluve embaumé et très suave. J'ai cherché à me rendre compte d'où pouvait bien venir ce parfum, mais je n'ai pu me l'expliquer... Veuillez, je vous prie, en faire part à la Mère Prieure des Carmélites. »
Je venais de recueillir quelques pétales des roses qui s'étaient effeuillées près de la croix du tombeau ; je les présentai alors à Monseigneur, afin qu'il puisse établir une comparaison entre les deux parfums. Les ayant respires, Sa Grandeur me dit : « Oh ! non, ce n'est pas ce parfum ! celui de tout à l'heure, c'était la “petite Thérèse !” »
Certifié exact.
Papeete Tahiti, le 3 novembre 1912.
+ Athanase Hermel,
évêque titulaire de Casium,
Vic. ap. de Tahiti.