Ile de Mangareva
Ce jour 14 juin de l’an de J.C. 1855
Cet écrit est pour la première Supérieure Gabrielle ??? de la Congrégation des deux cœurs de Jésus Christ et de Marie.
À notre bonne mère, nous t’écrivons pour que tu nous envoies quelques religieuses au milieu de nous : voyons donc, ô Mère chérie, vois-nous bonne et ne rejette pas notre demande.
Envoie-nous donc quelques-unes de tes religieuses ; c’est là notre désir depuis bien long-temps, et nous ne cesseront pas de désirer, car nous pensons toujours à vous autres, au point que nous nous imaginons vous voir au milieu de nous vos sœurs.
O Chère sœur la bien-aimée ! Comme elle est vive, commeelle est longue notre attente parce que vous retardez trop ! Que faites-vous donc dans votre pays ? Est-ce que vous croyez qu’ici il n’y a pas assez de vivre pour toutes ? Non, ce n’est pas ce qui nous manque : mais peut-être notre nourriture ne vous convient pas. Il en vient aussi de la nourriture de l’étranger. Oui, ô nos chères sœurs, soyez-nous bonnes ; ah ! que nous aurions grade joie si quelques unes de vous étaient dans notre maison sainte ? C’est tout ce que j’ai à te dire, ô toi, Mère Supérieure respectée et aimée !
Je te demande aussi avec mes sœurs un gage de ton amitié qui nous convienne, des livres en latin pour apprendre à lire à nos jeunes enfants, des plumes pour nous et pour elles, des scapualaires pour nous et pour elles ; je te demande aussi des bougies et des flambeaux pour notre autel.
Mais ce dont nous avons surtout besoin, c’est que tu nous associes et nous fasses participer à toutes vos prières dans nos adorations devant le Saint Sacrement le plus saint, et ne permets pas que nous y soyons oubliées.
Je te prie aussi de demander instamment à dieu la grâce de conservation et de soutien pour notre père qui part d’ici pour se rendre dans l’étranger, demande qu’il nous revienne à nous-mêmes.
Demandez aussi des grâces pour notre Supérieure qui s’appelle Thérèse, des gr^ces nécessaire sà trois de nos sœurs qui ont soin des élèves, pour qu’elles s’acquittent bien de la surveillance, et que toutes les maitresses de classes aient aussi une part spéciale aux prières…
Priez aussi le bon Dieu de bénir Grégoire, Roi de Mangareva, ainsi que sa femme et leurs enfants.
Demandez aussi au Seigneur Jésus de combler de grâces la Sœur Rose qui t’écrit, et sa famille et n’oubliez pas d eprier pour nos trois pères qui restent ici. Pour tout cela tu dias trois Ave Maria et pour moi encore et pour mes parents qui sont morts.
Ta Sœur Rose (prieure)