1915 - Semeur Tahitien

Semeur tahitien de l’Archidiocèse de Papeete du novembre 1915 p.644

Avis

de Monseigneur le Vicaire Apostolique à son Clergé.

Par un décret du 23 Décembre 1914 la Sacré Congrégation des Rites, tout en maintenant le Décret du 7 août 1875, permettant à l’évêque d’ordonner la collecte « Po re gravi » même aux doubles de première classe, le restreint néanmoins quelque peu et excepte les fêtes suivantes : Noël, l’Épiphanie, le Jeudi Saint, le Samedi Saint, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, la Ste Trinité et la Fête du St Sacrement.

Donc aux neuf jours sus-indiqués seulement, les prêtres ne pourront pas dire la collecte pour la guerre.

TROIS MESSES LE JOUR DES MORTS

Les Acta Apostolicæ Sedis du 14 août publient une constitution apostolique commençant par les mots Incruentum altaris sacrificium qui donne à tous les prêtres la faculté de célébrer trois messes pour les défunts le 2 novembre.

La constitution redit d’abord l’efficacité suprême du Sacrifice de la Messe pour le soulagement et la libération des âmes du purgatoire. Elle résume ensuite l’histoire du privilège étendu par Benoît XIV

À tous les prêtres d’Espagne et de Portugal de célébrer trois messes pour la Commémoraison solennelle des fidèles trépassés, et rappelle que des suppliques de plus en lus fréquentes ont été adressées au Saint-Siège pour universaliser ce privilège. Les motifs allégués à cet effet, remarque le Souverain Pontife, ont acquis une force croissante par suite des legs et fondations de messes pour les défunts qui ont été anéantis. L’exécution d’autres a été négligée par ceux qui avaient le plus grave devoir d’y veiller. La diminution des revenus des fondations subsistantes contraint par ailleurs les personnages les plus consciencieux à solliciter du Saint-Siège de restreindre le nombre de messes à célébrer.

Le Saint-Père charge de nouveau gravement la conscience de ceux qui en cette matière manquent à leur devoir. Pour lui sa charité pour les âmes des défunts presse de suppléer autant qu’il est en lui aux suffrages omis à leur grand détriment. Cette compassion l’émeut davantage à la vue du si grand nombre de jeunes hommes qui sur les champs de bataille trouvent une mort prématurée. La piété de leurs proches n’omettra pas sans doute de soulager leurs âmes mais en égalera-t-elle les besoins ?

Puisque, conclut le Pape, Nous sommes devenus par le Conseil divin Père commun de tous, Nous voulons, avec une paternelle largesse, faire participer abondamment au trésor amassé par les mérites de Jésus-Christ nos fils défunts très chers à Notre cœur et très regrettés.

Le Souverain Pontife fait suivre ces touchantes considérations des dispositions suivantes établies à titre définitif :

1° Tous les prêtres le jour de la Commémoration solennelle des fidèles défunts, pourront célébrer trois messes avec cette condition qu’ils pourront déterminer eux-mêmes l’intention d’une de ces messes et en percevoir l’honoraire, que la seconde sera appliquée aux suffrages de tous les fidèles défunts ; que la troisième sera célébrée aux intentions du Souverain Pontife, telles qu’elles ont été déclarées plus haut.

2° Benoît XV confirme autant qu’il peut en être besoin, la concession de Clément XIII, par laquelle tous les autels sont privilégiés le jour de la Commémoraison solennelle des fidèles défunts.

3° les trois messes seront dites suivant les prescriptions édictées par Benoît XIV pour l’Espagne et le Portugal. Le prêtre qui célèbrera une seule messe choisira celle de la Commémoraison de tous les fidèles défunts, réservée aussi pour la messe chantée par l’officiant qui a, dans ce cas, la faculté d’anticiper la seconde et la troisième messe.

4° Là où le Saint-Sacrement serait exposé pour les quarante heures, les messes de Requiem qui requièrent alors les ornements violets ne seront point célébrées à l’autel de l’exposition.

La Pape conclut en exprimant la confiance que tous les prêtres de l’univers catholique auront à cœur d’user de ce privilège. Il exhorte les fidèles à assister ce jour avec une grande piété au Saint-Sacrifice pour remplir leurs devoirs envers leurs frères souffrants du purgatoire. Ainsi, chaque année d’innombrables âmes de défunts entreront dans la félicité de l’Église triomphante.

La Constitution donnée par Benoît XV, le 10 août porte les signatures du cardinal Gasparri, secrétaire d’État, et du cardinal Giustini, préfet de la Congrégation des Sacrements.

Les Acta Apostolicæ Sedis contiennent aussi un décret de la Congrégation des Rites, signé par le cardinal Vico le 11 août, précisant les oraisons de la messe anniversaire des défunts et de la messe quotidienne des défunts fixées comme deuxième et troisième messes.

† ATHANASE HERMEL

évêque de Casium

Vic. Ap. de Tahiti

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