2015 - Semeur tahitien n°18

Condoléances et sympathie

Père Gérald MAHAI,

serviteur bon et fidèle nous a quitté

« C'est bien, serviteur bon et fidèle, lui dit son maître, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai ; entre dans la joie de ton Seigneur ». (Mt 25, 21)

Rappelé à Dieu dans la nuit du 8 au 9 Octobre 2015, au cours d'un pèlerinage qu'il effectuait à Medjugorje (Bosnie Herzégovine) avec le groupe Notre Dame des Apôtres.

Rapatrié de Medjugorje jusqu'à Papeete, Père Gérald a été inhumé le samedi 24 octobre au Cimetière des Pères de la Mission.

Monseigneur Hubert le rend hommage en ces mots :

« Le P. Gérald Matera MAHA'I est né à Papeete le 13 mars 1955. Il était fils de Étienne Tanu'a Maha'i et de Joséphine Aroarii Teuru. Il rentre au petit séminaire Sainte Thérèse (qui se trouvait alors à Mitirapa) en 1966.

En 1971, il rentre au moyen séminaire Jean XXIII qui venait d'être fondé avec le P. Paul Cochard comme directeur. Les quelques élèves logeaient à l'évêché et suivaient les cours du Lycée Lamennais. C'est là que j'ai commencé à connaître Gérald. C'était un jeune homme svelte, passionné de foot-ball, qui grimpait comme un singe dans les grands manguiers de l'évêché.

Il obtient le baccalauréat en juin 1974. En attendant de pouvoir rejoindre le Pacific Regional Seminary de Suva, il est embauché à l'Électricité de Tahiti (août 1974 - janvier 1975). Il rejoint le séminaire de Suva en février 1975 mais interrompt ses études en 1978 pour accomplir son service militaire au camp d'Arue.

Il est de retour au séminaire de Suva en février 1979 pour poursuivre ses études théologiques.

Avant sa dernière année de séminaire, il effectue un stage pastoral à Maria no te Hau de janvier 1981 à janvier 1982. C'est au cours de ce stage qu'il est ordonné diacre le 24 octobre 1981.

Ayant complétement terminé sa formation à Suva, il est de retour à Maria no te Hau en décembre 1982 où il exerce le ministère diaconal. Le 25 mars 1983, il est ordonné prêtre à Maria no te Hau par Mgr Michel. C'est une grande fête car il n'y a pas eu d'ordination sacerdotale dans le diocèse depuis celle de Peter Choy en 1975. Il est nommé vicaire à Maria no te Hau le même jour.

Mais il se rend souvent à Moorea pour aider le diacre Tihoti Anania, responsable pastoral de cette île momentanément sans prêtre.

Malheureusement, à partir de janvier 1984, il commence à ressentir les symptômes d'une grave maladie psychiatrique qui le contraint à abandonner tout ministère à partir de Pâques 1985. Soigné par un psychiatre, il va assez bien pour aller poursuivre son traitement à Oakland en Californie dans une maison spécialisée.

À son retour en 1986, il est affecté à la paroisse Sainte Thérèse tout en ayant la responsabilité du village de Orofara. Puis, en 1990, il est nommé curé des paroisses de Tiarei et Hitiaa. Puis, à cette charge, s'ajoute à partir de 1997 celle de curé de Makemo, Katiu, Takume et Raroia avec les dessertes de Taega et Nihiru.

À Pâques 1998, il est déchargé de Tiarei et Hitiaa et nommé vicaire à Sainte Thérèse, poste qu'il a conservé jusqu'à sa mort. Il a réussi par des traitements adéquats à maîtriser ses problèmes psychiatriques, mais des crises d'asthme fréquentes compromettent lourdement sa santé. Aussi, le 1er septembre 2006, il est déchargé de Makemo et un peu plus tard de Raroia. Un moment il sera responsable de Huahine.

En raison de ses problèmes de santé, il avait beaucoup de mal à assurer un ministère sacerdotal régulier, ce qui l'humiliait profondément et l'amenait à se replier sur lui-même. C'était cependant un homme intelligent, beaucoup de gens ont apprécié sa sagesse de confesseur et sa disponibilité le faisait rechercher par ceux qui avaient besoin des services d'un prêtre. C'est ainsi qu'il a accompagné plusieurs pèlerinages. Il était aimé de ses paroissiens des Tuamotu qui appréciaient sa persévérance à desservir les îles qui lui étaient confiées, alors qu'il arrivait fréquemment qu'il tombe malade pendant ces séjours dans les îles.

Cette fois-ci, il avait hésité à accepter d'accompagner le pèlerinage de Notre-Dame des Apôtres se sentant peut-être fatigué. Pourtant ses compagnons de pèlerinage l'avaient trouvé plus en forme que d'habitude. Le 8 octobre, il avait célébré la messe avec beaucoup de dignité, ce qui avait été apprécié par les quatre prêtres qui concélébraient avec lui ainsi que par les francophones qui assistaient à cette messe.

Les médecins qui l'ont examiné pour délivrer le certificat de décès ont déclaré qu'il était mort de mort naturelle et qu'il n'y avait aucun signe de crise cardiaque.

Une messe a été célébrée à Medjugorge où il se trouvait et tous les prêtres francophones présents ont célébré la messe à son intention.

Monseigneur Hubert COPPENRATH

Tiré du Semeur tahitien n°18 du 25 octobre – p.4

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