1968 - R.P. Honoré LAVAL (2)

1968 – Mémoires du R.P. Honoré LAVAL

[p.287] M. Henry qui avait bu chez ces messieurs, commençait aussi à se plaindre ; il était obligé de coucher dans des endroits frais, sur des plaques de fer blanc ! Chez lui le mal s’était porté aux yeux. Cela ira si loin, qu’il sera obligé de se faire une chambre obscure et d’y rester continuellement. Il ne pourra pas supporter le plus faible rayon d elumière ! Il priera un prêtre pour dire la messe pour lui et demander à Dieu que sa douleur aille plutôt dans les jambes que de rester dans les yeux, préférant être estropié que de devenir aveugle. Il sera sans doute exaucé, car ses yeux guériront et le mal se fixera aux jambes, au point de pouvoir à peine s’en servir. M. Henry n’a jamais voulu croire que ces messieurs aient voulu lui administrer un filtre.

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[p.310] M. de La Tour, lui, venu à Mangareva depuis quelque temps, tandis que M. Henry restait à Aukena, se mit à réunir quelques élèves dans la belle maison en pierre de feu Jacques d’Alphée, la même qu’avait convoitée MM. Hort, Sustenance et Labbé.

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[p.313] Les filles sont plus faciles à tenir en réunion que les garçons. Notre collège d’Aukena, jadis connu sous le nom de Rehe, une fois démantibulé, et par les complots corrupteurs et par le sphilstres prodigués, n’eut plus qu’à végéter dans la personne de quelques enfants, que M. Henry, malgré son malaise, cherchait encore à pouvoir instruire, pendant que M. de La Tour faisiat aussi l’école à Mangareva, comme nous l’avons déjà dit.

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[p.382] Sâchez les prendres et els civiliser et ils seront des homems tout aussi doux que vous ! Nous étions tous de ceta vis, le Père Bruno, M. Henry, M. de La Tour, les Frères Fabien et Gilbert et moi.

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[p.410] Quand je considère la conduite odieuse de quelques officiers de cet aviso, je suis tenté de l’appeler le Latouche très vil. Figurez-vous que l’un d’eux est allé crier partout, même au presbytère, que nous avions volé l’argent du roi, nous missionnaires, pour enrichir notre famille ! On sait calculer, disait-il à M. Henri, etd es millions ont dû être filoutés.

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[p.419] Ce fut dans un de ses voyages que M. le Résident provisoire dit à M. Henry, ex-professeur de l’Université et qui désir finir ses jours avce nous, qu’il avait des preuves claires et certaines que c’était le Père Laval qui avait dérobé la fortune du roi, comme un officier de Latouche-Tréville l’avait dit, voire et M.  de La Roncière. Oh ! M. Laurencin, dit M. Henry, vous continuez donc à calomnier ce Père ; mais vous êtes dans l’erreur, et puisque vous prétendez avoir des preuves, je soutiens que vous êtes dans une illusion complète. Le Père Laval a des sentiments plus nobles que ceux que vous lui supposez. Vous pourrez en juger quand vous l’aurez connu. Sitôt que M. Henry m’eût écrit un mot de cette conversation, je suis de suite allé trouver le Résident.

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[p.420] Encore un mot, M. le Résident, afin que cette question soit éclairée et demeure sans nuages. C’est le sieur Pignon qui a dû donner lieu à cette calomnie à Tahiti ; car, un jour, il ets venu dire à M. de La Tour ce que vous venez de dire, un de ces jours à M. Henry.

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[p.436] Après la messe, le roi, son frère, sa mère, Akakio et tout le Conseil, et bien du monde de l’île, puis M. Henry et le Père Nicolas, nous jubilions au presbytère, tandis que ces Messieurs faisaient grand vacarme à la caserne.

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[p.456] Je leur ai entendu dire (c’était un sergent qui parlait) qu’ils étaient à Gambier pour civiliser ces gens arriérés ; dites-donc siphiliser, dit alors M. Henry, ex-professeur de l’Université, et je vous comprendrai ; quand à votre civilisation, elle est bien inférieure à celle des nos braves gens, ajouta l’honorable professeur.

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[p.467] Ils étaient devenus plus tranquille ; et je me disais : Cela durera-t-il. M. Henry trouvait M. Laurencin changé. Il est, m’écrivit-il, vaincu, découragé, démoralisé.

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[p.477] M. Henry, homme d’une grande urbanité, demandant grâce pour Galilepe eut l’honneur d’être refusé.

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[p.480] M. le Résident me parla du style de la lettre du Père Barnabé sur lequel il jetait le blâme et il ajouta que, quant à lui, il savait bien aussi quelque chose et pouvait faire une lettre, que M. Henry, bon littérateur le lui avait dit.

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[p.490] Cet Urbain est donc censé avoir écrit une lettre à M. le Résident pour le prévenir que M. de La Tour, en allant voir M. Henry à Aukena, l’avait décrié auprès des habitants de cette île, lui qui en était le grand chef ! et avait excité tout le monde à la rébellion contre lui ! M. de La Tour qui n’avait vu à Aukena que M. Henry et une voisine, qui était bien sûr de n’avoir pas dit un mot d’Urbain,…

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[p.491] M. Henry lui en fit faire la remarque ; ce qui le choqua beaucoup. Il lui dit aussi qu’ne se conduisant comme il le faisiat, il servait mieux la cause du missionnaire que s’il était réellmeent son ami. On regrette, ajouta l’ex-professeur de l’Université, le régime du missionnair en voyant votre dureté aller toujours augmentant.

Comment pourrait-on penser qu’il n’y avait pas du vrai dans ce que le Père Nicolas et M. Henry avaient dit des voleurs à M. le Résident, quand lui, qui savait que le voleur habitué Hiakinito n’était pas aimé du Père Barnabé va dire au Juge : Ne prononce pas une trop forte sentence contre Hakinito, pour la cravate qu’il a volée à M. Henry, parce que le Père Barnabé dit qu’il ne vaut rien.

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[p.501] M. le Résident alla trouver M. Henry à son île Aukena, pour lui dire un secret, qu’il devait strictement garder sur son honneur.

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[p.504] Il se brouillait plus que jamais avce M. Henry en lui reprochant d’avoird it à Urbain qu’il pouvait sauver son pays, et d’avoir appris de lui tout ce qui se passait à la caserne.

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[p.511] … il n’y aurait eu à signaler, tous le smois de janvier, février et mars, que les tracasseries suscitées au Père Nicolas et M. Henry ex-professeur de l’Université…

Le 2 février 1867, M. Henry arrive d’Aukena avce une lettre pour M. le Résident des plus fortes. Comme Monsieur est laïque, homme du monde, et qu’il n’a besoin de prendre des précautions pour faire éviter à la Mission des scènes préjudiciables, n’étant ni missionnaire, ni même attaché à la Mission à titre d emembre. Il peut dire toutes les vérités qu’il veut, et qu’il veut qu’on connaisse. Il devait surtout relever énergiquement toute sles imputations que le Résident avait osé faire contre lui. Il l’avait appelé hypocrite, voleur, homme sans honneur et tout prêt à servir le Père Laval au préjudice de la vérité. Quoique malade, M. Henry avait bondi sur sa chaise témoin de ses douleurs atroces, et avait trouvé beaucoup plus atroces encore les injures de l’Officier français. Oh ! alors, comme il lui a bien dit ses 4 vérités ! Je regrette de n’avoir pas sous la main cette lettre. Elle eut été un monument pour mon histoire de Mangareva. Il en avait une seconde pour M. le Commissaire Impérial, et je me rappelle de ces deux mots ou leur équivalent : Fi donc ! dit-il, il ose m’appeler voleur ! et si je n’étais pas à mon devoir de chrétien, quoique malade, il y a longtemps que nous aurions vidé cette querelle avec l’épée !

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[p.518] Il n’en fit rien cependant, grâce peut-être au gros mot que dit M. Henry à M. Hippolyte : Je viens d’apprendre, lui dit-il, d’un ton méprisant, des choses honteuses pour un officier français !

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[p.555] M. Henry ex-professeur de l’Université et rès distingué pour sa littérature et son bon sens, m’a sassuré qu’il savait de bonne part, que si le Roi était aimé, le reste de sa famille était détesté, tant à cause de la peine qu’elle venait de me faire qu’à cause de son peu de bonté pour le peuple !

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[p.599] M. Henry ex-professeur de l’Université était aussi pour cette promptitude.

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[p.616] Maintenant, quant à la tendance au mal, je cris que garçons plus avancés et plus audacieux. M. Henry croit que les femmes sont les plus provocatrices ; mais il se trompe. Il prend l’exception pour la généralité, ou bien on la lui a fait prendre. Je crois du moins être plutôt dans le vrai que lui pour cette question. Lui, était toujours malade et solitaire, il est moins à même d’en juger que nous qui vivons habituellmeent au milieu du peuple.

Monsieur Henry, du reste, a dû en juger, car il a un bon jugement, et toutes ses prévisions ne sont pas à dédaigner. Il ets bon observateur, et surtout très bon littérateur. Il ne vient guère à la grande île que nous n’ayons avce lui quelques séances académiques à tenir. Chacun y lit le morceau de littérature qu’il a composé, moi, des vers ou quelques lettres, et lui ses méditations d’un solitaire, où il a l’homme du monde en vue pour le redressement du cœur et de l’esprit : Civilium rerum peritus (Tac.)

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