Promulgation des actes

PROMULGATION DES ACTES

DU 3ème SYNODE DIOCESAIN

 

« Quels que soient l'itinéraire de chacun et son accueil du don de la foi que personne ne reste passif : chacun peut travailler à l'amélioration du sort de ses frères et faire ainsi un pas sur la route de l'Évangile. Tout effort vers plus de vérité, de justice et d'amour ouvre la venue du Royaume de Dieu et le prépare parmi nous, afin que “toute chose ait son accomplissement total dans le Christ” » (Col 1,19)1.

Cette exhortation récente du Pape explicite très bien l'effort majeur que demande le 3ème Synode diocésain après plus de deux ans de préparation, de recherches, de travaux et de réunions : la responsabilité ! À la clôture du Synode le 29 novembre 1989 c'est ce qu’a souligné, Monsieur Paul Raoulx, Secrétaire Général, dans son intervention à la fin de la messe solennelle. Le cardinal Jean Margéot. évêque de Maurice qui en était le célébrant principal et qui présidait les 3 dernières Assemblées générales, a relevé notre chance « votre Église est marquée par la participation des laïcs »2.

La responsabilité personnelle de l'homme et du chrétien en particulier ne se limite pas au seul instant de la décision ! Elle comporte plusieurs éléments :

- l'accueil : à la parole de Dieu et aux personnes en commençant par les plus lointains ;

- la formation : seule capable de nous donner la solidité nécessaire et de renouveler notre regard et notre engagement ;

- un itinéraire : une inspiration dans la prière et des décisions pour plus de vérité, justice, amour. Un tout indissociable ;

- la persévérance : aller jusqu'au bout, avoir la passion de l'accomplissement comme le Christ ;

- l'esprit communautaire : la responsabilité exige que nous l'exercions « avec » et non « sans » ou « contre » les autres. Il englobe l'aspect économique et une répartition équitable des charges et profit ;

- confiance dans l'avenir : toute autre chose que d'être passif !

Sans doute englobée dans la civilisation de la consommation la Polynésie actuelle ne favorise pas le sens de la responsabilité. Mais c'est une lâcheté, de dire que « nous ne sommes pas responsables ». Il y a, presque partout et en tout, une liberté suffisante dans le jeu des institutions ou dans le domaine laissé à la libre initiative, pour que la responsabilité assumée par chacun amène un jour les changements souhaités. Peut-être parle-t-on trop souvent de la « responsabilité des responsables » en oubliant que nous le sommes tous et que la plus précieuse des responsabilités, se prend à la base même de notre vie familiale, scolaire, paroissiale ou de quartier, au sein des mouvements et communautés diverses.

Le sens de la responsabilité nous permettra de mettre en place une (« écologie tous azimuts » : écologie pour la protection de la nature dans son ensemble, mais aussi de l'homme et de la société en Polynésie. Que l'écologie fasse écho dans nos paysages, mais résonne aussi dans nos consciences et maisons. L'environnement commence au centre, la où en toute responsabilité l'homme entrevoit sa mission et son avenir.

Mais l'orientation majeure du Synode va s'appuyer sur les 128 propositions des 7 Commissions qui ont présenté les résultats de leurs travaux à l'approbation des Assemblées générales. Comme l'a rappelé le Père Michel Brouta dans une homélie « ... il y a au moins 2, 3, 4 peut-être 5 propositions qui me concernent directement ».

Ces propositions ne sont pas toutes de même importance et n'ont pas toutes la même urgence : elles nécessitent une application graduée.

- Certaines touchent aux institutions ecclésiales; elles sont déjà exigées ou recommandées par le droit universel, comme les « conseils pastoraux paroissiaux ». La mise en place de ces institutions doit être effectuée dans l'année en cours dans toutes les paroisses.

- D'autres propositions tendent à établir des instruments de formations propres à notre diocèse, ceux qui sont demandés par la Commission de la « Formation » (École de la foi) ou celle de la « Famille » (centres de préparation au mariage). Les présidents et leurs commissions veilleront à ce que progressivement les personnes compétentes soient trouvées ;

- Une série de propositions visent à établir des organes pastoraux plus adaptés à la vie paroissiale (Comité liturgique) ou diocésaine (Service de Catéchèse mixte français et tahitien), à la vie des mouvements (Conseil 3ème la jeunesse)... etc ;

- Mais la plupart des propositions ont des objectifs à plus long terme touchant l'engagement du chrétien dans le monde ou l'Eglise, à sa vie spirituelle et de prière ; elles donnent un nouvel éclairage dont il faut s'inspirer. Il s'agit d une nouvelle Évangélisation.

C'est dès maintenant qu'une prise de conscience doit se faire dans tout le diocèse autour de « Marchons ensemble vers les autres ». Notre marche a changé — nous avons changé depuis le deuxième Synode — les autres aussi. Mais plus significatives encore que les changements extérieurs, les aspirations culturelles, socio-politiques, humaines ont changé. Il doit en résulter une vision nouvelle de notre mission commune pour laquelle le Pape souhaite « à tous la ferveur et l'amour des premiers messagers de la Bonne Nouvelle en confiant à la Vierge Marie l'élan missionnaire de chacun »4.

L'Esprit-Saint nous a guidé tout au long du Synode. Aujourd'hui même sont promulgués et publiés tous les actes du Synode : les 128 propositions —les introductions aux résultats des travaux des Commissions et « le Synode au quotidien » qui dégage et propose une manière de vivre en chrétien.

Ces actes deviennent donc les actes de l'Archidiocèse mais surtout pour les années à venir un « Guide Pastoral » pour vivre et annoncer « les Merveilles du Christ ».

Mgr Michel COPPENRATH

30-01-1990

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Jean-Paul II à St-Louis-des-Français. 25.11.89 - DC 90 p.7.
« Semeur » 1989 n. 21.
Lc 11, 28 ; Lc 15, 2 ; Mt 25, 35 ; Lc 19, 6.
4  Message et bénédiction de Jean-Paul II au Synode. « Semeur » 1989 n. 21.

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