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Histoire des Filles de la Charité du Sacré Cœur de Jésus en Polynésie

Tahiti

Tahiti constitue un volet de l'histoire missionnaire récente des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus à l'extérieur du pays. La fondation de Tahiti s'incarne dans des événements racontés par les actrices elles-mêmes de qui nous avons recueilli les informations.

En 1969, Sœur Marielle Fortier, demandée par une Sœur Missionnaire de Notre-Dame des Anges pour donner des cours en mathématiques aux professeurs de leurs écoles à Tahiti, part accompagnée de Sœur Estelle Jacques. Cette dernière aidera les professeurs à l'application de la méthode dynamique au primaire. Un mois plus tard, elles reviennent toutes deux au Québec. Cependant, Sœur Estelle y retournera la même année dans le but de faire une recherche pour un mémoire ; il s'agit de l'application de la méthode dynamique dans un autre pays francophone de culture différente de celle du Québec. Elle y séjourne une année, renouvelle la demande pour une deuxième année puis pour une troisième année. Sœur Estelle manifeste alors à Sœur Marie-Anne Gendron, supérieure provinciale, le désir qu'il y ait une communauté des F.C.S.C.J. à Tahiti.

Entre-temps, à la période des vacances d'été, en 1970, Sœur Germaine Pouliot et, en 1971, Sœur Raymonde Picard offrent aux enseignantes de Tahiti et des Îles des sessions de formation pédagogique en français.

Démarche d'investigations

En mai 1972, après un séjour au Québec, Sœur Estelle Jacques retourne à Tahiti accompagnée de Sœur Hélène Parent mandatée par la Supérieure provinciale, Sœur Marie-Anne Gendron, et son conseil, pour mener une investigation auprès de l'Évêque de Tahiti, Mgr Michel Coppenrath. Le but : connaître les besoins qu'il perçoit pour son diocèse et voir s'il y a lieu d'y établir une communauté.

Sœur Hélène Parent reçoit une réponse positive de l'Évêque. « Oui, dans mon diocèse, il y a toujours de la place pour de l'apostolat chez les polynésiens. Nous aurions besoin de personnes compétentes pour donner de la formation aux tahitiens/tahitiennes qui pourraient par la suite assurer l'enseignement de la catéchèse dans leur paroisse. » Puis, après avoir exprimé son désir qu'une infirmière se rende dans l'île de Hao dans les Tuamotu, il oriente Sœur Hélène vers Madame Mathilde Frébeault, directrice de l'Hôpital de Mamao. Celle-ci l'accueille avec intérêt et lui dit qu'elle préfère plutôt une infirmière dans les îles Gambiers à Rikitea.

Enfin, Sœur Hélène se dirige chez le Président de la Polynésie française, Monsieur Gaston Flosse, de qui elle reçoit aussi un accueil favorable. Il lui manifeste tout de suite son désir de fonder une crèche et lui demande si la communauté ne pourrait pas fournir une personne compétente pour en assurer la direction. Il est prêt à construire.

Sœur Hélène revient donc au Canada avec un bagage intéressant d'informations. Elle présente à Sœur Marie-Anne Gendron et son conseil le résultat de ses entrevues.

Implantation à Pirae

Sœur Marie-Anne, ouverte à l'idée d'une communauté F.C.S.C.J. à Tahiti et après les démarches nécessaires, prend avec son conseil la décision d'une fondation à Pirae.

Sœur Estelle demeure à Tahiti. Elle assume déjà la direction du bureau pédagogique de l'enseignement catholique à Papeete et la direction de l'école primaire Saint-Michel à Pirae.

Le 21 décembre 1972, avec l'arrivée de Sœur Jacqueline Bédard, s'ouvre à Tahiti la première communauté F.C.S.C.J. Avec des moyens restreints, Sœur Jacqueline s'active à aménager un habitat convenable dans l'ancien presbytère de Pirae.

Diversification des œuvres

  • En juin 1973, Sœur Carmelle Bouchard vient prendre la direction de la crèche. Elle est accompagnée de Sœur Cécile Turgeon qui, après un cours de sage-femme à l'hôpital de Mamao, doit partir pour les Gambiers le 3 octobre de la même année avec une sœur de la communauté locale de Jésus-Sauveur. Déception : elle aurait préféré se rendre à Hao plus près de Tahiti et plus facile d'accès. Les moyens pour se rendre aux Gambiers, soit par avion régulier, soit par avion militaire, étant limités, accentuent les difficultés de communications. Le 27 juillet 1973, Sœur Céline Paquin vient seconder Sœur Carmelle à la crèche de Pirae.
  • Le 23 novembre de la même année arrivent à Tahiti, Sœur Hélène Parent et Sœur Denise Lessard pour prendre la responsabilité de la catéchèse, et Sœur Gisèle Bégin pour accompagner Sœur Cécile Turgeon aux Gambiers et pour y donner de la catéchèse aux jeunes. Le Père résidant n'accepte pas ses méthodes d'enseignement de la catéchèse (trop modernes), basées sur l'Amour et l'épanouissement de l'enfant. Il est encore à l'heure des menaces d'un Dieu vengeur. La relation est difficile, Sœur Gisèle reçoit davantage de soutien de la part du directeur de l'école publique. Elle apporte aussi une aide à Sœur Cécile Turgeon et étudie la langue.
  • Le 24 février 1974, en remplacement de Sœur Estelle, Sœur Jocelyne Gauthier accepte la direction de l'école primaire Saint-Michel et de la maternelle à Pirae.
  • En août 1974, de retour de Rikitea, Sœur Gisèle travaille en catéchèse avec le comité diocésain. Elle suit des cours en langue tahitienne et traduit un catéchisme dans cette langue.
  • En 1977, Sœur Marcelle Vigneux succède à Sœur Marie-Anne Gendron comme Supérieure provinciale. Elle visite les sœurs à Tahiti et prend connaissance de la mission.
  • En 1978, Sœur Gisèle prend en main la direction de la librairie catholique Pureora.
  • Le 30 juillet 1979, Sœur Yvette Laprise rejoint la communauté. À son arrivée, un travail en pastorale familiale lui est confié par Mgr Michel Coppenrath. Elle fait un essai d'étude de la langue et offre une aide précieuse aux familles dans le besoin. Elle ira dans tous les archipels et même jusque dans les Australes à Tubuai. Elle sera accompagnée par M. Maurice Guitteny qui sera son interprète.
  • En 1979, Sœur Denise Lessard ouvre un foyer vocationnel à Papeete.
  • En août 1981, Sœur Jocelyne quitte la direction de l'école Saint-Michel pour prendre la responsabilité du Centre de la Fraternité chrétienne des handicapés à Papeete.

Période de réajustements

  • Au cours des années 72-80, les départs définitifs de Tahiti pour diverses raisons ont diminué les effectifs. Sœur Micheline Busque est nommée pour venir aider à la catéchèse et arrive à Tahiti le 2 novembre 1981. Dès l'année suivante, elle doit s'initier à la librairie en remplacement de Sœur Gisèle Bégin retournée au Canada pour des raisons de santé.
  • À compter du 12 février 1986, Sœur Irène Chauvette prête main-forte à la communauté de Pirae, étant donné le repos de Sœur Jacqueline Bédard au Canada.
  • En 1986 également, on ouvre un noviciat à Pirae : Sœur Denise Lessard assume la responsabilité de la formation.
  • En 1986, Sœur Huguette Allard fait appel à des « volontaires », (au moins deux sœurs), pour la mission de Tahiti : pas de réponse, puis Sœur Rita Lepitre offre ses services. Sœur Huguette se met en devoir de trouver une autre sœur pour partir avec Sœur Rita. Elle fait alors une demande à Sœur Claire Jubinville. Après un discernement, Sœur Claire accepte. Elles s'envolent donc toutes deux le 15 novembre 1987 pour arriver le lendemain. Sœur Rita travaillera en catéchèse et Sœur Claire, après un début à la Librairie, s'orientera vers l'enseignement spécialisé à la Fraternité Chrétienne des handicapés, enfants et adolescents.
  • En septembre 1988, première profession à Tahiti, il s'agit de Sœur Maria-Andrée Huveke, marquisienne. Elle avait terminé une étape de formation de six mois au Québec.
  • En octobre 1988, Sœur Jacqueline Bédard, Sœur Rita Lepitre et Sœur Claire Jubinville ouvrent une nouvelle communauté dans la commune de Mahina.
  • En 1991 vient s'ajouter, à la Fraternité chrétienne des handicapés, un nouveau pavillon pour permettre à des adolescents de 14 à 20 ans de faire des apprentissages professionnels. il portera le nom « Pavillon Jocelyne Gauthier ». L'Association désire vivement la présence de Sœur Jocelyne pour l'inauguration. Un billet de voyage aller-retour lui est offert. Sœur Jocelyne accepte.
  • En 1992, avait lieu à la chapelle du camp militaire d'Arue l'engagement des premiers associés de Tahiti.
  • En 1994, la désaffectation de la cantine scolaire de l'école Saint-Michel met les responsables de l'APEL (Association des parents des élèves) dans l'obligation de reprendre les locaux de la résidence des religieuses. Ces dernières quittent donc les lieux pour aménager à Arue.
  • En 1998, Sœur Huguette Sénécal, Supérieure provinciale se rend à Tahiti et reçoit les vœux définitifs de Sœur Marie-Andrée Huveke. À cette même occasion, comme à chacune des visites des supérieures provinciales, elle rencontre les autorités religieuses du diocèse, les sœurs d'Arue et les membres associés.
  • En 2002, les associés de Tahiti fêtent leur 10e anniversaire d'engagement dans la congrégation des F.C.S.C.J.
  • En 2005, à la demande de Sœur Suzelle Roberge, supérieure provinciale, Sœur Monique Bourdeau accepte de vivre une expérience d'un an de présence à Tahiti.
  • En 2007, à l'occasion de leur 15e anniversaire, des associés se rendront au Québec et vivront les fêtes du 100e anniversaire de l'arrivée des F.C.S.C.J. en terre québécoise.

Situation en 2007

Présentement, demeurent à Tahiti Sœur Micheline Busque pour la direction de la librairie diocésaine et Sœur Maria-Andrée Huveke pour l'enseignement catholique. Toutes deux assument également la formation des catéchistes à Tahiti et dans les îles.

Tout au long de cette période de 1969 à aujourd'hui, nos Supérieurs provinciales et nos Supérieures générales ont été un soutien très apprécié à cette mission en étant présentes et attentives au vécu des sœurs. La communication a été grandement facilitée par les nouvelles technologies. (téléphonie, télécopieur, courriel électronique)

Les œuvres des F.C.S.J.C. à Tahiti et dans les Îles

Idéal : Être porteuse du message de Jésus par la vie de foi, de prière et d'action, « Vivre AVEC, Être AVEC »1. Se faire toutes à toutes et à tous.

Préoccupation majeure

Au Québec, dans les années 70, le mouvement d'éveil à la promotion de la personne prenait son essor. Rappelons-nous simplement les changements survenus dans la société et les multiples adaptations de la vie religieuse pour y répondre. Les sœurs partant pour Tahiti en étaient fortement influencées de sorte que la dimension FORMATION des intervenant-e-s dans cet esprit a toujours été un souci constant, particulièrement dans la catéchèse, la pastorale familiale et l'enseignement sans oublier les autres secteurs tels : le foyer vocationnel, le noviciat, le nursing, la librairie religieuse, la cantine, les cours dispensés au Grand Séminaire, les associés, la léproserie.

En 2007, les Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus ont définitivement quitté la Polynésie française.

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1  Expression extraite d'une lettre de Sœur Hélène Parent, janvier 1974, Archives de la maison provinciale.

© Congrégation des F.C.S.C.J.


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