La Cathédrale - un lieu liturgique

PRÉSENTATION

La cathédrale n'est pas qu'un monument, historique souvent, dans la cité ou une œuvre architecturale marquante. Elle a d'abord une fonction liturgique et symbolique forte pour le diocèse et son évêque. La mise en œuvre de la réforme liturgique à la suite du concile Vatican II a permis au peuple chrétien de se réapproprier la cathédrale et d'en retrouver le chemin pour vivre les grandes célébrations liturgiques présidées par l'évêque. Depuis la fin du xxe siècle, une cathédrale a été construite en France, celle d'Évry, une autre a vu sa façade achevée (Lille) et actuellement au moins deux autres connaissent des rénovations et transformations importantes (Créteil et Nanterre). C'est dans le cadre de la cathédrale de Créteil que le frère Patrick Prétot, osb, ancien directeur de l'Institut supérieur de Liturgie de l'Institut catholique de Paris, a prononcé, fin novembre 2012, la conférence qui suit. Il nous invite à méditer sur le lieu liturgique de la cathédrale où l'évêque exerce le « ministère de la communauté », avec les prêtres et les diacres ainsi que l'assemblée des fidèles, manifestation du Corps du Christ. C'est à la lecture du Cérémonial des évêques (1984) et du Rituel de la dédicace des églises (1988), qu'il nous fait entrer dans cette signification liturgique de la cathédrale.

INTRODUCTION

C’est la cathédrale qui nous réunit ce jour. La cathédrale de Créteil sans doute, mais aussi la cathédrale en tant que lieu symbolique au sens fort, c'est-à-dire à la fois monument cultuel et culturel, centre d'une communauté chrétienne mais aussi repère dans la ville, pont entre le passé et l'avenir. Pour ma part, il me revient de l'aborder comme lieu liturgique. En effet, avant d'être un monument dans la cité, et parfois d'être un monument historique de la cité, avant d'être une œuvre architecturale, la cathédrale est avant tout un lieu liturgique. Elle doit même son nom à la liturgie si l'on s'accorde sur le fait que la cathèdre est le siège où, dans l'Église de l'époque patristique, l'évêque s'asseyait pour prêcher. Le mot « cathédrale » tire son origine d'un acte liturgique spécifique : la prédication épiscopale qui est l'expression du magistère doctrinal de l'évêque, la manifestation du premier des tria munera de l'évêque selon la Constitution sur l'Église de Vatican II :

« Ainsi donc, les évêques ont reçu, pour l'exercer avec l'aide des prêtres et des diacres, le ministère de la communauté. Ils président à la place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement. »

Il y a donc un rapport étroit entre l'édifice, l'évêque en tant qu'il exerce le « ministère de la communauté » avec les prêtres et les diacres, et l'assemblée liturgique des fidèles, c'est-à-dire la manifestation en un lieu donné du Corps du Christ, l'assemblée des fidèles présidée par l'évêque, signe du Christ tête de l'Église, entouré du presbyterium.

Dans cette journée où il s'agit de s'entendre, au sens propre et aussi au sens figuré, sur ce que peut être une cathédrale aujourd'hui, il m'a semblé que la question posée invitait donc à prendre appui sur le Cérémonial des évêques de 1984 mais aussi le Rituel de la dédicace des églises. Cette option se veut en cohérence avec le propos : il s'agit des livres dans lesquels, à la fin du xxe siècle et à la suite de la réforme liturgique demandée par le concile Vatican II, l'Église catholique a exprimé comment la cathédrale était un lieu liturgique.

Le plan de l'exposé découlera par conséquent du sujet et de son approche. Dans un premier temps, en prenant appui sur le Cérémonial des évêques, il s'agira de considérer comment ce livre singulier exprime cet aspect spécifique de la cathédrale. Dans un second temps, je voudrais problématiser la question : nos cathédrales sont-elles vraiment des lieux liturgiques ? La réponse semble évidente mais à la manière d'un sed contra scolastique, je crois salutaire de mettre en question l'évidence. Et nous prendrons appui sur la prière de la dédicace des églises qui constitue une véritable charte de ce qu'est un lieu liturgique. Sur la base de cet approfondissement, la dernière partie voudrait décliner les aspects majeurs de la vie liturgique dans la cathédrale.

 

LA CATHÉDRALE DANS LE CÉRÉMONIAL DES ÉVÊQUES DE 1984

Le Cérémonial des évêques de 1984 a été publié en latin le 15 septembre 1984, et sa traduction française en 1998. C'est bien plus qu'un livre liturgique spécifique réglant les cérémonies épiscopales. Il constitue sur le plan historique, mais avant tout sur celui de la théologie liturgique et de l'ecclésiologie, le point d'aboutissement et, pour une large part, la clé de voûte de la réforme liturgique de Vatican II. Il est aussi à sa manière une sorte de synthèse de la réforme liturgique de Vatican II : c'est dans cet ouvrage que l'on trouve les grands principes de la vie liturgique selon les normes révisées à la suite du concile Vatican II.

L'histoire de ce livre liturgique singulier, qui figure dans les préliminaires en tête de l'ouvrage est éclairante. Il trouve sa source dans les Ordines Romani, les documents qui, depuis la fin du VIle siècle, ont servi de moyens de transmission en Gaule des usages liturgiques romains. C'est le pape Clément VIII qui, dans le cadre de la réforme liturgique du Concile de Trente, en donne, le 14 juillet 1600, une édition structurée, dont la dernière version typique publiée en 1886 par Léon XIII (1878-1903) va demeurer en usage jusqu'au concile Vatican II. Car il convient de souligner que ce livre a connu de multiples ajustements au cours de l'histoire, notamment par le grand pape du XVIIIe siècle, Benoît XIV (1740-1758). Parce qu'il s'agit d'un livre de cérémonies et non d'un livre liturgique au sens propre (par exemple, le Missel), on n'a donc pas hésité à le réviser chaque fois que le besoin s'en faisait sentir. De ces brefs rappels, on peut tirer deux remarques.

Premièrement, l'époque moderne qui a vu l'institution de la Congrégation des Rites en 1588, a été l'occasion d'une centralisation progressive des décisions en matière rituelle au point que ce domaine se trouvait réservé au seul siège apostolique. Mais les époques plus anciennes n'avaient pas connu une telle centralisation : la liturgie était réglée par la coutume locale et on peut penser que les usages ont été assez variables selon les lieux. Les ordinaires des cathédrales anciennes permettent de voir comment les traditions locales façonnaient une symbiose entre l'expression religieuse et la culture d'un temps, d'une région voire parfois d'une cité.

Par ailleurs, et c'est le point le plus important, si on le compare à l'ancienne version, le Cérémonial de 1984 obéit à une logique renouvelée, fruit de la réinterprétation de la Tradition, et spécialement de l'ecclésiologie liturgique, qui a résulté des travaux de Vatican II. À nos yeux et surtout si on le compare à l'actuel, l'ancien Cérémonial présente en effet des lacunes étonnantes : on n'y trouve par exemple quasiment rien sur les grandes fonctions liturgiques présidées par l'évêque comme la confirmation, les ordinations ou la messe chrismale. Ce document privilégiait en effet la figure du pontife, présidant le collège de chanoines lors des fonctions liturgiques. Depuis l'époque médiévale, les livres liturgiques concentraient l'attention sur les fonctions et les personnes qui les accomplissent. À l'inverse, conformément à la structure même de la Constitution sur l'Église, dont le deuxième chapitre considère le peuple de Dieu, avant d'aborder (au chapitre III) « la constitution hiérarchique de l'Église et spécialement l'épiscopat », les livres liturgiques de Vatican II concentrent l'attention sur l'assemblée liturgique, figure du peuple de Dieu rassemblé par le Christ, et dans laquelle les ministres exercent des fonctions spécifiques.

La cathédrale, église-mère du diocèse

Évidemment les enjeux du déplacement que l'on vient de mettre en évidence sont décisifs pour la question que nous traitons. Dire que la cathédrale est un lieu liturgique, c'est exprimer qu'elle est d'abord une figure majeure de l'Église diocésaine comme le souligne le premier paragraphe sous le titre « La dignité de l'Église particulière ». Plus encore, il est intéressant de relever que le texte commence par une citation du Décret de Vatican II sur la charge pastorale des évêques Christus Dominus, qui propose une définition du diocèse : « Un diocèse est une portion du Peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu'avec l'aide de son presbyterium, il en soit le pasteur : ainsi le diocèse, lié à son pasteur et par lui rassemblé dans le Saint-Esprit grâce à l'Évangile et à l'Eucharistie, constitue une Église particulière en laquelle est vraiment présente et agissante l'Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ».

C'est parce que la cathédrale est l'église-mère du diocèse qu'elle est donc liée étroitement à l'évêque comme le souligne également dans ce même premier numéro la citation d'un affirmation célèbre de saint Ignace d'Antioche, le deuxième successeur de l'apôtre Pierre à Antioche et qui meurt martyr au début du IIe siècle : « Là où paraît l'évêque, que là aussi soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique ».

Cette citation met en évidence comment le jeu des figures forme une typologie particulièrement saisissante : le rassemblement diocésain sous la présidence de l'évêque renvoie à la relation entre le Christ Jésus et l'Église. La dignité de la liturgie qui se déroule dans la cathédrale ne vient donc pas des moyens mis en œuvre, ni même, comme telle, de la présence d'un pontife (d'un personnage ecclésiastique de haut rang), mais de la plénitude du signe du rassemblement de l'Église particulière autour de l'évêque car la « dignité d'Église du Christ revient à l'Église particulière ». La liturgie présidée par l'évêque est, en effet, la «principale manifestation de l'Église» comme le souligne le concile Vatican II : « L'évêque doit être considéré comme le grand prêtre de son troupeau ; la vie chrétienne de ses fidèles découle et dépend de lui en quelque manière. C'est pourquoi tous doivent accorder la plus grande estime à la vie liturgique du diocèse autour de l'évêque, surtout dans l'église cathédrale ; ils doivent être persuadés que la principale manifestation de l'Église réside dans la participation plénière et active de tout le saint Peuple de Dieu, aux mêmes célébrations liturgiques, surtout à la même Eucharistie, dans une seule prière, auprès de l'autel unique où préside l'évêque entouré de son presbyterium et de ses ministres ».

Sans manquer à la discrétion, on peut se réjouir que le projet actuel de déploiement de la cathédrale de Créteil, vise à transformer le lien afin qu'il puisse être plus intensément signe de la communion diocésaine. Certes, on peut toujours se rassembler ailleurs, et c'est parfois nécessaire quand il s'agit de très grandes célébrations, mais la cathédrale est ce lieu spécifique qui manifeste de manière permanente l'Église particulière comme communion. Et pour éviter toute méprise sur le sens de ce rassemblement, le n° 2 du Cérémonial précise : « En effet, l'Église particulière n'est pas un groupement de quelques personnes qui se rassemblent spontanément pour quelque cause commune mais un don qui vient d'en haut, du Père des lumières. »

L'enseignement du concile Vatican II tel qu'il a été traduit dans les livres de la réforme liturgique permet donc de considérer la cathédrale comme une manifestation du mystère chrétien. La cathédrale n'est pas seulement un lieu de rassemblement comme pourrait l'être une salle de spectacle. Parce qu'elle est lieu de la Parole et des sacrements, notamment des sacrements de l'initiation chrétienne dans la nuit pascale, elle constitue un signe de nature quasi sacramentelle.

C'est ce qu'atteste d'ailleurs le Rituel de la dédicace des églises à travers un détail fort éloquent qui renvoie à la définition classique du sacrement, un signe qui annonce et réalise ce qu'il signifie, à savoir le don de la grâce de Dieu. Au début de la liturgie de la Parole, le lecteur portant le lectionnaire se présente devant l'évêque accompagné du psalmiste. L'évêque présente au peuple le lectionnaire en disant :

Que résonne en ce lieu la Parole de Dieu :

Puissiez-vous y découvrir le mystère du Christ,

Et l'annonce de votre salut dans l'Église.

Le chapitre du Cérémonial sur « l'église cathédrale »

Le chapitre III du Cérémonial de 1984 qui porte précisément sur l'église cathédrale apporte une riche moisson d'enseignements sur ce que représente la cathédrale. Il est important de relever quelques aspects majeurs de cet important chapitre.

On commence par noter que l'église cathédrale est « celle où est placée la "cathèdre", le siège de l'évêque ». Mais la cathèdre n'est pas pour autant un trône comme l'indique la suite du texte. En effet, elle est considérée comme « signe du magistère et du pouvoir du pasteur de l'Église particulière », et également comme « signe de l'unité des croyants dans la foi qu'annonce l'évêque en tant que pasteur de son troupeau ». De ce point de vue déjà, on peut dire que la cathédrale est un lieu liturgique unique en son genre puisqu'à travers la cathèdre, elle rend visible non seulement le caractère pastoral du ministère épiscopal, ce qui implique magistère et pouvoir, mais aussi l'unité dans la foi de ceux que l'évêque réunit au nom du Christ, le pasteur par excellence.

Ajoutons encore à propos de la cathèdre que le texte précise - et l'enjeu est la vérité même du signe - qu'elle sera « unique et fixe » et « placée de telle sorte que l'évêque paraisse bien présider toute la communauté des fidèles ». On voit par là que c'est une sorte de figure permanente du ministère de l'évêque, et en même temps, une désignation de la spécificité de ce ministère.

Le texte souligne en second lieu que la cathédrale est le lieu où l'évêque préside aux jours les plus solennels et qu'elle doit donc être regardée « comme le centre de la vie liturgique du diocèse ». On relie ici deux affirmations que l'on risque de penser séparément voire parfois même d'opposer. « Par la majesté de sa construction », la cathédrale « évoque le temple spirituel » qui « resplendit de la magnificence de la grâce divine », mais en même temps, elle est également « une figure de l'Église visible du Christ, qui, ici bas, fait monter vers Dieu sa supplication, sa louange et son adoration ». La majesté de l'édifice est donc signe du don de la grâce, tandis que l'édifice est signe de l'Église, qui supplie qui loue et adore. Grandeur et humilité de la cathédrale.

Ensuite le document précise l'équipement de la cathédrale : l'autel dont « l'emplacement en fera le centre vers lequel convergera spontanément l'attention de toute l'assemblée », le tabernacle que l'on recommande de placer « selon une tradition très ancienne » « dans une chapelle séparée de la nef centrale », le presbyterium qui « sera assez vaste » pour que les rites « puissent être accomplis et vus commodément », l'ambon, à propos duquel on souligne paradoxalement l'importance symbolique de la cathèdre en précisant que : « L'évêque s'adressera au peuple de Dieu depuis sa cathèdre ». La prescription concernant le baptistère est d'une grande clarté : « L'église cathédrale aura un baptistère, même si elle n'est pas paroissiale, au moins pour célébrer le baptême au cours de la nuit pascale ». Il n'est pas sans importance de relever aussi que le Cérémonial prévoit de distinguer la sacristie et le secretarium, le lieu où l'on s'habille et d'où part la procession ; cette prescription exprime la préoccupation : offrir un lieu de silence et de recueillement permettant aux ministres de se préparer intérieurement à la célébration.

Enfin le Cérémonial prévoit un espace - le parvis, dont on sait l'importance par exemple pour des célébrations comme la Présentation du Seigneur (2 février), les Rameaux ou encore la Veillée pascale - qui permette le rassemblement des fidèles et la procession vers l'église cathédrale.

On voit ici combien le Cérémonial pense l'aménagement de la cathédrale à partir du fonctionnement même de la liturgie épiscopale. Mais il va plus loin en attribuant une note de cordialité affectueuse qui est d'autant plus à mettre en lumière que si cela va de soi pour un monument ancien, la question est plus difficile pour un édifice récent : « On inculquera aux fidèles par les moyens les plus opportuns l'amour et la vénération envers l'église cathédrale. concourent en particulier la ce1ébration annuelle de sa dédicace, ainsi que les pèlerinages que les fidèles accomplissent pour la visiter avec piété, surtout lorsqu'ils sont groupés par paroisses ou par régions du diocèse ».

Même si cela existe, au moins en France, il est sans doute trop rare d'organiser un pèlerinage régulier des paroisses à la cathédrale. Il est possible qu'une telle pratique puisse transformer non seulement le rapport à la cathédrale mais aussi la conscience de l'Église particulière dans les fidèles. Dans un monde marqué par les grands rassemblements et par la médiatisation des grandes figures du catholicisme, le pèlerinage des paroisses à la cathédrale pourrait contribuer à diffuser de manière concrète l'ecclésiologie de communion promue par le concile Vatican II. Comme le pape Benoît XVI l'a rappelé dès le début de son pontificat, la dignité éminente de la ville et de l'évêque de Rome viennent du fait que l'apôtre Pierre a « baigné » cette cité « de son sang ». Le Pape est d'abord évêque de Rome. Et les évêques forment un « unique collège apostolique ». Par conséquent, chaque Église particulière, à sa manière, participe du même don qui a été fait à Rome à travers le martyre de l'apôtre. De même qu'elle reçoit l'évêque qui lui est envoyé, toute Église particulière se reçoit ainsi comme un don du Christ à travers les apôtres, et cela justifie de venir en pèlerinage à la cathédrale, comme lieu source de la foi dans le diocèse.

Commentaires

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